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Systematic review
Journal»Cochrane Database of Systematic Reviews
Year
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2014
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CONTEXTE:
La rupture prématurée des membranes (RPM) à terme ou près de terme (fixé dans cette revue à 36 semaines de gestation ou au-delà) augmente le risque d'infection pour la mère et l'enfant. L'administration systématique d'antibiotiques aux femmes en cas de RPM au terme de la grossesse peut réduire ce risque. Toutefois, en raison de l'augmentation des problèmes de résistance bactérienne et du risque d'anaphylaxie maternelle lié à l'utilisation des antibiotiques, il est important d'évaluer les preuves relatives aux bénéfices et aux risques afin d'assurer une utilisation judicieuse des antibiotiques. Cette revue a été entreprise pour évaluer l'équilibre des risques et des bénéfices pour la mère et de l'enfant de l'antibioprophylaxie en cas de RPM à terme ou près du terme.
OBJECTIFS:
Évaluer les effets des antibiotiques administrés à titre prophylactique aux femmes en cas de RPM à 36 semaines ou plus de gestation sur les paramètres maternels, fœtaux et néonatals.
STRATÉGIE DE RECHERCHE DOCUMENTAIRE:
Nous avons effectué des recherches dans le registre des essais cliniques du groupe Cochrane sur la grossesse et l'accouchement (31 juillet 2014).
CRITÈRES DE SÉLECTION:
Tous les essais randomisés comparant les résultats pour la mère et l'enfant de l'administration d'antibiotiques à titre prophylactique aux résultats de groupes témoins (placebo ou aucun antibiotique) en cas de rupture prématurée des membranes à terme ou près du terme.
RECUEIL ET ANALYSE DES DONNÉES:
Deux auteurs de cette revue ont extrait les données indépendamment et évalué les risques de biais dans les études incluses. Des données supplémentaires ont été reçues des investigateurs des études incluses.
RÉSULTATS PRINCIPAUX:
Cette mise à jour comprend deux études supplémentaires incluant 1 801 femmes, soit un total de quatre études portant sur 2 639 femmes. Alors que la version précédente de cette revue montrait une réduction statistiquement significative de l'endométrite avec l'utilisation d'antibiotiques, cet effet n'a pas été retrouvé dans cette mise à jour (rapport de risque moyen (RR) de 0,34, intervalle de confiance (IC) à 95 % de 0,05 à 2,31). Aucune différence n'a été relevée sur les mesures de résultats primaires de septicémie néonatale d'apparition précoce probable (RR moyenne 0,69, IC à 95 % de 0,21 à 2,33), septicémie néonatale d'apparition précoce établie (RR moyen 0,57, IC à 95 % de 0,08 à 4,26), morbidité infectieuse maternelle (chorioamniotite et/ou endométrite) (RR moyen 0,48, IC à 95 % de 0,20 à 1,15), mortinaissance (RR 3,00, IC à 95 % de 0,61 à 14,82) et mortalité périnatale (RR 1,98, IC à 95 % de 0,60 à 6,55), bien que le nombre de cas dans le groupe témoin soit réduit pour ces critères. Il n'y a eu aucun cas de mortalité néonatale ou de pathologie maternelle grave dans les études évaluées. Le recours à la césarienne était plus fréquent avec l'utilisation d'antibiotiques (RR 1,33, IC à 95 % de 1,09 à 1,61), de même que la durée du séjour de la mère à l'hôpital (différence moyenne (MD) de 0,06 jour, IC à 95 % de 0,01 à 0,11) ; ce résultat est principalement lié à une étude de 1 640 femmes dans laquelle le groupe sous antibiotiques incluait des cas de césariennes répétées, d'hypertension de base augmentée et de pré-éclampsie, malgré une répartition aléatoire et une dissimulation de la répartition.L'analyse par sous-groupes en fonctions du moment du déclenchement (précoce ou tardif) n'a montré aucune différence pour les critères de néonatale d'apparition précoce probable ou certaine dans le groupe de déclenchement précoce (RR 1,47, IC à 95 % de 0,80 à 2,70 et RR 1,29, IC à 95 % de 0,48 à 3,44, respectivement) ou le groupe de déclenchement tardif (RR 0,14, IC à 95 % de 0,02 à 1,13 et RR 0,16, IC à 95 % de 0,02 à 1,34, respectivement), quoique l'on note une tendance à la baisse de la septicémie néonatale précoce probable et établie dans le groupe de déclenchement tardif. Un test des différences entre sous-groupes a confirmé un effet différentiel de l'intervention sur la septicémie néonatale d'apparition précoce probable entre les sous-groupes (Chi² = 4,50, ddl = 1 (P = 0,03), I² = 77,8 %). Aucune différence dans la morbidité infectieuse maternelle (chorioamniotite et/ou endométrite) n'a été trouvée entre les deux sous-groupes, mais encore une fois il y avait une tendance à la réduction de la morbidité infectieuse maternelle dans le groupe de déclenchement tardif (RR moyen 0,34, IC à 95 % de 0,08 à 1,47). Aucune différence n'a été mise en évidence dans la mortinaissance ou la mortalité périnatale. La qualité des preuves pour les critères d'évaluation principaux, évaluée avec l'outil GRADE, a été jugée faible à très faible.
CONCLUSIONS DES AUTEURS:
Cette revue actualisée n'apporte aucune preuve convaincante de l'avantage pour les mères ou les nouveau-nés de l'utilisation systématique d'antibiotiques en cas de RPM à terme ou près du terme. Nous sommes incapables d'évaluer correctement le risque de préjudice à court et à long terme lié à l'utilisation d'antibiotiques, en raison de l'indisponibilité des données. Étant donné les effets indésirables potentiels, non mesurés, de l'utilisation d'antibiotiques, le potentiel de développement de micro-organismes résistants et le faible risque d'infection maternelle dans le groupe témoin, l'utilisation systématique d'antibiotiques dans la RPM à terme ou presque à terme, en l'absence d'infection maternelle confirmée, est à éviter.
NOTES DE TRADUCTION:
Traduction réalisée par le Centre Cochrane Français
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Epistemonikos ID: 7a65d6893decd2a4efffcd8211910ff67e94a6b8
First added on: Nov 09, 2014