L'insémination intra-utérine versus l’injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope pour l'infertilité non-tubaire

Catégorie Systematic review
JournalCochrane Database of Systematic Reviews
Year 2013
CONTEXTE: L'insémination intra-utérine (IIU) est un traitement courant pour les couples présentant une hypofertilité qui n'implique pas les trompes de Fallope. Elle est utilisée pour amener les spermatozoïdes à proximité de la propagation des ovocytes. Une autre méthode d'introduction de spermatozoïdes est l’injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope. L’injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope permet une densité plus élevée de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope au moment de l'ovulation comparée à l'IIU standard. Ces traitements sont souvent utilisés en association à une hyperstimulation ovarienne. OBJECTIFS: Comparer l'insémination intra-utérine par rapport à l’injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope pour traiter l'hypofertilité non-tubaire, pour les naissances vivantes et les critères de jugement de la grossesse. STRATÉGIE DE RECHERCHE DOCUMENTAIRE: Nous avons effectué des recherches dans les essais cliniques du groupe Cochrane sur les troubles menstruels et l'hypofertilité, MEDLINE, CINAHL et EMBASE, de leur origine respective jusqu' à septembre 2013. Nous avons également consulté les références bibliographiques des études et les registres d'essais. CRITÈRES DE SÉLECTION: Les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant l'IIU avec l’injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope chez les couples à hypofertilité non-tubaire ont été inclus. RECUEIL ET ANALYSE DES DONNÉES: Deux auteurs de la revue ont indépendamment sélectionné les études à inclure, évalué la qualité des études et extrait les données. Si des études étaient suffisamment similaires, les données étaient combinées en utilisant un modèle à effets fixes pour calculer les rapports de cotes (RC) et des intervalles de confiance (IC) à 95%. Un modèle à effets aléatoires a été utilisé si une hétérogénéité statistique importante était détectée. Les études qui incluaient des participants atteints d’hypofertilité inexpliqués ou mixte (non-tubaire) ont été analysées séparément des études limitées aux participants atteints d'hypofertilité masculine légère ou modérée. La qualité globale des preuves pour les critères de jugement principaux a été résumée à l'aide du critère de développement et d’évaluation GRADE (Grading of Recommendations Assessment, Development and Evaluation). RÉSULTATS PRINCIPAUX: La revue a inclus 16 ECR. Quatorze ECR (1 745 femmes) ont été inclus dans la méta-analyse. Seule trois études ont rapporté les naissances vivantes par couple. Aucune preuve d'une différence statistiquement significative n'était observée entre l'IIU et l’injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope pour les naissances vivantes (RC 0,94, IC à 95% 0,59 à 1,49, trois ECR, 633 femmes, I2 =0%, preuves de faible qualité) ou pour les grossesses cliniques (RC 0,75, IC à 95% 0,49 à 1,12, 14 ECR, 1 745 femmes, I 2 =52%, preuves de très faible qualité). Ces critères de jugement suggèrent que, pour un couple présentant une chance de 13% d’une naissance vivante en ayant recours à une injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope, les chances avec l'IIU étaient entre 8 et 19%; et pour les couples présentant une chance de grossesse de 19% à l'aide d’une injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope, les chances de grossesse avec l'IIU étaient entre 10 et 20%. Il n’y avait aucune évidence de différence statistiquement significative entre l'IIU et l’injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope concernant les grossesses multiples (RC 0,96, IC à 95% 0,44 à 2,07, huit ECR, 197 femmes, I 2 =0%, preuves de faible qualité), les fausses couches (RC 1,23, IC à 95% 0,60 à 2,53, sept ECR, 199 femmes, I2 =0%, preuves de faible qualité) ou les grossesses extra-utérines (RC 1,71, IC à 95% 0,42 à 6,88, quatre ECR, 111 femmes, I2 = preuves de très faible qualité). Une hétérogénéité substantielle était observée pour le résultat des grossesses cliniques (I 2 =54%), pour lequel aucune explication claire n’a été apportée. CONCLUSIONS DES AUTEURS: A l’heure actuelle, nous ne disposons pas preuve solide suggérant toute différence entre l'IIU et l’injection de spermatozoïdes dans les trompes de Fallope en ce qui concerne leur efficacité et l'innocuité pour traiter les couples à hypofertilité non-tubaire. Cependant, un niveau élevé d'incertitude est évident dans les critères de jugement et des recherches supplémentaires pourraient être utiles.
Epistemonikos ID: b6c1a2b377ded6f4def52c7fe0bffc45050758c7
First added on: Nov 16, 2013